Tout d’abord, disons que la tenue « de tous les jours » de ces poupées en costume paysan berrichon (France) comprend la chemise et le juste (gilet). S’y ajoutent également la jupe de droguet (coton lourd). Ensuite, le tablier en toile de chanvre et des sabots complètent la tenue. La coiffe est simple et souvent blanche. (Pour plus de détails, consulter le livre de Pierre Panis, Costumes paysans en Berry, Frédéric Panis,1995).
Deuxièmement, on différencie généralement la tenue de la semaine de celle du dimanche. Ces différences semaine / dimanche sont également (surtout ?) visibles dans la richesse de la coiffe, les ornements. Elles se voient également dans l’ampleur de la jupe et la qualité du tissu du fichu. En résumé, on mettait ses plus beaux habits le dimanche. Avec broderies et dentelles quand on en avait.
Repère temporel : » Le carré d’indienne a disparu du vêtement de tous les jours en même temps que la bavette du tablier, (d’après George Sand vers 1850) », in Costumes paysans en Berry, Pierre Panis, p.35.
Et la taille de ces poupées en costume paysan berrichon ?
Ces femmes poupées folkloriques en costume berrichon (France) au 19ème siècle sont des paysannes et des bergères de 35 cms de haut.
En résumé, on trouve donc 2 sortes de poupées en costume paysan berrichon sur ce site
Donc comme dit sur la photo, il y a deux types de poupées en costume paysan berrichon :
- tout d’abord celles avec tablier noir et rubans aux manches, à la jupe et/ou au col (Vallée Noire, Mehun-sur-Yèvre, modèles pris sur Pierre Panis p. 40 et 98). Avec coiffe de la Châtre
- ensuite celles avec tablier blanc ou coloré, pas de rubans noirs au col, au manches et/ en bas de la jupe. Avec coiffes blanches variées (pp. 35 à 38 du livre de Pierre Panis). L’insistance sur la variété des tissus et leur richesse en termes de couleurs est à noter dans les écrits relatifs aux costumes.
Et la fabrication ?
Sous leur gilet (le juste) les poupées (de femmes) ont une chemise de chanvre. Vu le prix du chanvre, le chanvre est remplacé par du coton. Le petit lien évoque la coulisse qui permet de fermer la chemise.
La plupart des poupées a une culotte, ou plus exactement un pantalon bouffant. Toutefois, notons que la culotte n’apparaît que dans la seconde moitié du 19ème siècle. Donc c’est un ajout esthétique…
Pour finir, voici quelques jambes. Pratiquement toutes ces demoiselles ou dames ont des sabots (puis des chaussures). Elles ont parfois des bas. Les plus pauvres allaient pieds nus. Mais les sabots, c’est très joli !
Précisions sur les fichus, carrés d’indienne ou les châles de ces poupées en costume berrichon
Pierre Panis dit :
Dimanches et jours de fête, les paysannes portaient des fichus ou carré d’indienne imprimés à Rouen, à Mulhouse, à Tours et à Lyon. Ils étaient répandus dans toute la France par les colporteurs en mercerie ou mercerots, appelés couramment en Berry « marcelots ».
Pierre Panis, Costumes paysans en Berry, 1995, p. 40
Les fichus des poupées n’ont pas de franges, pour des raisons pratiques.
La capiche et le chéret
Les capiches sont les capes avec une immense capuche aussi appelées « capote, capuche, cape, cavalière, mantes ou nantaise » (Pierre Panis, Costumes paysans en Berry, 1995, p.46). Les chérets sont les genres de châles rectangulaires sans manches. Pierre Panis écrit à leur propos :
J’en ai vu un ayant à peu près la forme d’une descente de lit ordinaire, et nulle autre garniture que le crochet et la boucle placés sur l’un des bords du grand côté. Ce chéret avait l’air d’une vieille couverture de bure qu’on plaçait sur les épaules en ramenant les bouts sur la poitrine, comme les déchargeurs placent en temps de pluie un sac sur leurs épaules ».
Pierre Panis (et Frédéric Panis), Costumes paysans en Berry, 1995, p. 49
Les coiffes
Il y a également beaucoup d’écrits sur les coiffes. Mais il ne semble pas possible de lier un coiffe à un lieu, sauf pour la coiffe carrée « de la Châtre ».