Une poupée folklorique Jeanne de George Sand
Tout d’abord d’un point de vue pratique, la poupée Jeanne de George Sand (ou d’après George Sand) fait 35 cms de haut. Elle peut se transformer en marionnette….
En deuxième lieu, vous pouvez écouter le roman qui a été à l’origine de cette poupée directement . Un fond sonore en découvrant l’article, et peut-être le souhait d’entendre tout le roman…. Dans ce cas-là, étant donné que le roman dure 12 heures, il vaut mieux le télécharger gratuitement sur le site qui le propose (litteratureaudio.com).
Un personnage creusois précurseur de la Petite Fadette
Car Jeanne a été écrit avant la Petite Fadette et les romans champêtres. En définitive la fascination de Jeanne pour les Fades (les fées berrichonnes) est exprimée tout au long du roman. Cette quasi vénération sillonne toute l’histoire. De plus, question localisation du roman, George Sand situe l’histoire en Creuse, à Toulx-Sainte-Croix, village connu par exemple pour les pierres jaumâtres (bien au sud du Berry). Puis elle va à Boussac chez son frère de lait.
Notons encore que l’autrice dresse un portrait ethnologique des croyances et coutumes en Berry au 19ème siècle. Ce roman de George Sand plaira à celles et ceux qui ont une âme de sociologue, philosophe, ethnologue ou anthropologue.
Faire une poupée folklorique au regard bleu et en haillons sur base des descriptions de George Sand
Comment est la poupée folklorique Jeanne de George Sand ? Il fallait une poupée qui allie tenue traditionnelle et naïveté dans le regard, avec la quenouille comme attribut.
« Elle était vêtue de haillons qui, dans leur désordre pittoresque, ne la déparaient nullement. (…) La véritable beauté est toujours chaste et inspire un respect involontaire. (…) Marsillat ne voyait en elle qu’une vierge aux yeux bleus, blanche comme les lis, taillée comme une statue antique, et bête comme un cygne, c’était son expression. (…) Elle n’aimait pas la danse, et on ne l’avait jamais vue dans les assemblées, fêtes villageoises où les jeunes paysannes courent étaler leurs charmes et chercher des galants. Sérieuse, assidue au travail, passionnée pour la garde de ses troupeaux, elle allait presque toujours seule la quenouille au côté, dans les endroits les plus déserts, vivant tout le jour d’un morceau de pain noir, et rentrant à la nuit pour s’endormir paisiblement sous l’aile de sa mère. (…) Elle avait perdu sa coiffe de toile, et sa longue chevelure blonde tombait autour d’elle »
Extraits de George Sand, Jeanne.
Ensuite, qui est Jeanne finalement ? ?
Pour commencer, c’est une jeune bergère au calme angélique, fille des champs candide et gauloise. Elle voue la même adoration à la Sainte Vierge qu’à Jeanne d’Arc, confondant un peu les deux avec les Fades.
Car Jeanne est presque simple tout en étant, comme la plupart des héroïnes de George Sand, un caractère trempé. Et ceci, à tel point qu’on pourrait prendre ses actions pour de la résistance passive. En fait, George Sand n’est pas toujours tendre à l’égard de certain.e.s paysan.ne.s très pieux et en même temps, elle les valorise.
Avis de George Sand sur les laboureurs de son époque
« Qui peut nous révéler le mode d’existence de ces âmes si peu développées ? À quoi pense le laboureur qui creuse patiemment son sillon monotone ? À quoi pense le bœuf qui rumine couché dans l’herbe, et la cavale étonnée qui vous examine par-dessus le buisson ? Est-ce donc la même vie qui circule lentement dans les veines de l’homme et dans celles de l’animal attaché au travail de la terre ? L’ingrate Rhéa frappe-t-elle de stupidité ses enfants et ses serviteurs ? »
Jeanne, George Sand, https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Sand-Jeanne.pdf, pp. 118-119
Car pour George Sand , le Berry est hors du temps. Et « loin du monde » comme elle le dit dans Jeanne et dans d’autres romans dont la Mare au Diable.
“ Le Berry est resté stationnaire, et je crois qu’après la Bretagne et quelques provinces de l’extrême midi de la France, c’est le pays le plus conservé qui se puisse trouver à l’heure qu’il est. ”
George Sand, La mare au diable, Paris, Calmann-Lévy, 1889, p. 140 in https://iiac.cnrs.fr/IMG/pdf/article_barbe2.pdf
En conclusion, le Berry, tout comme Jeanne, sont ancrés dans les traditions.